La route vers la Louisiane : les réfugiés de Saint-Domigue, 1792-1809
La route vers la Louisiane : les réfugiés de Saint-Domigue, 1792-1809
La route vers la Louisiane : les réfugiés de Saint-Domigue, 1792-1809
Édité et annoté par Carl A. Brasseaux et Glenn R. Conrad
avec des traductions de David Cheramie
Cette anthologie constitue la première tentative de combler de manière exhaustive l'une des lacunes les plus persistantes de l'historiographie louisianaise : la migration franco-antillaise vers la basse vallée du Mississippi. Des générations d'historiens louisianais ont négligé cet afflux, qui concernait plus de 10 000 réfugiés de Saint-Domingue entre 1792 et 1810. Ces nouveaux arrivants furent ensuite rejoints par un nombre bien plus restreint de citoyens français de Guadeloupe et de Martinique. Non seulement ces immigrants furent en grande partie responsables de l'établissement et du succès de l'industrie sucrière de l'État, mais ils donnèrent également à La Nouvelle-Orléans nombre de ses premières institutions les plus remarquables - l'opéra français, les journaux, les écoles et les collèges - et finalement sa saveur française d'avant-guerre. Les réfugiés apportèrent également la cuisine créole, la langue créole, le gombo et le vaudou à leur patrie d'adoption.
Malgré leur importance, les réfugiés ont attiré remarquablement peu d'attention de la part des chercheurs. Les historiens pionniers de la Louisiane, François Xavier Martin, Charles EA Gayarré et Alcée Fortier, et leurs successeurs ne leur ont généralement accordé qu'une mention superficielle. Les articles rassemblés dans cette anthologie sont les premiers à documenter les migrations et la réinstallation de ces malheureux et à évaluer leur impact sur La Nouvelle-Orléans. Trois des quatre articles ont déjà été publiés dans diverses revues savantes, dont certaines ont aujourd'hui disparu. Deux des articles ont été traduits du français original par David Cheramie pour les rendre accessibles aux historiens et généalogistes anglophones, qui n'avaient jusqu'alors pas été en mesure d'extraire et d'utiliser la richesse des informations présentées par les auteurs.
Les auteurs, largement reconnus pour leurs contributions durables au domaine des études sur Saint-Domingue, retracent le long et difficile chemin des réfugiés vers la Louisiane. Thomas Fiehrer, spécialiste des Antilles françaises, donne un aperçu du lien historique de la Louisiane avec les Caraïbes. Gabriel Debien, doyen des historiens franco-antillais, enquête sur la relocalisation temporaire des réfugiés de Saint-Domingue à Cuba (1793-1815). Debien et le regretté historien et généalogiste de la Nouvelle-Orléans René LeGardeur relatent la migration à petite échelle des réfugiés vers le sud de la Louisiane précédant l'afflux massif du début du XIXe siècle, analysée par l'éminent historien canadien Paul Lachance. Enfin, l'introduction des éditeurs met les essais précédents en perspective historique et examine l'impact des réfugiés sur les paroisses rurales de la Louisiane.