Les voix des esclaves
Les voix des esclaves
Amour, travail et désir en Louisiane française
À la Nouvelle-Orléans au XVIIIe siècle, les témoignages juridiques de quelque 150 femmes et hommes esclaves – comme ceux des colons libres – étaient méticuleusement enregistrés et conservés. Interrogés lors de procès criminels en tant qu’accusés, victimes et témoins d’agressions, de meurtres, de vols et d’évasions, ils répondaient par des histoires sur eux-mêmes, des histoires qui réfutaient les prémisses sur lesquelles l’esclavage était fondé.
En se concentrant sur quatre affaires judiciaires particulièrement dramatiques, Les voix des esclaves nous entraîne dans les salles d'audience, les prisons, les cours, les plantations, les bayous et les couvents de la Louisiane pour comprendre comment les esclaves voyaient et vivaient leur monde. Au fil de leurs témoignages, ces individus ont tracé leur parcours entre les cultures ouest-africaines, indigènes et coloniales ; ils ont énoncé leurs valeurs morales et religieuses ; et ils ont enregistré leurs réactions au travail, à la violence et, surtout, aux liens intimes, romantiques et familiaux qu'ils cherchaient à créer et à protéger. Leurs mots - ponctués par les cadences du créole et riches en métaphores - ont produit des récits autobiographiques captivants alors qu'ils s'éloignaient des questions posées par les interrogateurs.
En évaluant soigneusement ce que nous pouvons découvrir, ce que nous pourrions deviner et ce qui a été perdu à jamais, Sophie White offre à la fois un récit richement texturé de l’esclavage en Louisiane française et une puissante méditation sur les limites et les possibilités des archives.